Trapani et les iles Egades

Publié le par isa

 

Mardi 4 mai


Au réveil il n'y a plus de vent. Puis vers midi le voilà qui se lève d'un coup, fort et cela durant deux heures pour retomber à nouveau. Les averses prennent le relais.

Manu passe une bonne partie de sa journée à vérifier et recoudre un à un les œillets du génois. Ceux-ci commençaient à montrer de sérieux signes de fatigue. Pendant ce temps je travaille pour vous...

Le soir, nous partons manger avec Fred, son père et Filipo dans une petite trattoria. Nous découvrons avec délice l'espadon et le thon fumé et d'autres spécialités comme les pâtes alle sarde (aux sardines) qui font immédiatement penser à l'influence arabe dans la gastronomie sicilienne.

 

Mercredi 5 Mai

 

L'arrivée des copains approchant, nous passons la journée à faire un tétris géant dans Chrysor : nous rangeons, réorganisons, répartissons les poids...

Nos voisins se préparent à partir pour livrer dans les temps le catamaran. Mais en faisant les vérifications moteur avant de partir, Fred découvre que son safran est abimé, il ne peut pas repartir comme ça, trop dangereux. Il fait les déclarations nécessaires auprès de son employeur et n'a plus qu'à prendre son mal en patience jusqu'à la livraison de la pièce défectueuse. Au passage, le bateau était neuf, il sortait du chantier...

 

Jeudi 6 Mai

 

Nous partons visiter le village aragonnais d'Erice, situé sur le mont Giulano qui domine Trapani.

Le village est charmant avec ses ruelles pavées, son château, ses cathédrales et ses nombreuses églises. Cependant tout ceci est vite oublié face à la magnifique vue à 360 ° que l'on a sur la mer, les îles Egades, les salines et les chemins sinueux serpentant entre les collines...


Nous décidons de rentrer à pied jusqu'au port afin de profiter de la douceur de cette journée. Ces quelques kilomètres nous ont quand même un peu crevés si bien que nous avons dû nous arrêter manger une glace pour reprendre des forces...

Nous faisons la connaissance d'Adriano, Manouche et leur fille Bianca et passons une superbe soirée en leur compagnie. Une belle rencontre!

Arrivée Adriano et ManoucheStéph, Adriano, Bianca et Manouche

Ils arrivent de Sardaigne via la Tunisie (où ils se sont fait secoués..) et veulent remonter tranquillement par la côte italienne et traverser vers la Sardaigne à nouveau pour poser le bateau avant de repartir en Suisse. Ah, oui parce qu'Adriano est suisse d'origine sarde et Manouche est québécoise.

 

Vendredi 7 Mai

 

Ce matin Manu a aidé Fred a réparer son safran. Cette fois c'est la bonne, ils peuvent reprendre la mer. Nous leur disons au revoir avant d'aller faire un pisolino (une petite sieste).

 

La première étant tellement agréable, nous passons encore une fois la soirée avec Manouche et Adriano. Nous savons aussi que c'est la dernière puisque nous partons demain, tout comme eux d'ailleurs. Alors nous en profitons.

 

Samedi 8 Mai

 

Nous faisons quelques courses en attendant de récupérer Stéph et Vincent à la sortie du bus.

Puis ce sont les retrouvailles, l'installation dans le bateau et les blabla qui n'en finissent pas.

En revenant de l'arrêt de bus, nous croisons Eamon, Rebecca et Mickaël. Ils sont arrivés la veille et sont au mouillage pour l'instant. Eamon et Rebecca doivent faire réparer leur bateau. Un autre voilier leur est rentré dedans à Favignana et a complètement défoncé le balcon avant. Ça les oblige à rester dans au port le temps de la réparation. Nous pensons donc nous revoir la semaine prochaine.

 

Dimanche 9 - Samedi 15 Mai

 

Nous partons avec les copains sur Favignana où nous trouvons sans problème une place sur le quai public. Peu de temps après notre arrivée commence un long défilé de bateaux : peu à peu rentrent une douzaine de grands voiliers. Nous apprenons qu'une régate autour de la Sicile est prévue, le départ ayant lieu dans deux jours. Nous nous retrouvons avec un bateau de 11 mètres à couple, 3 fois plus lourd et avec un équipage composé d'une douzaine de molosses dont le pas léger a réveillé les habitants de Chrysor toute une nuit !

Durant la semaine, nous avons profité du magnifique temps qui nous était offert pour faire le tour de l'île à vélo, prendre des bains de mer, aller marcher et passer du bon temps tous les quatre.

Comme je vous l'ai déjà dit, l'île est extraordinaire. La limpidité et la transparence de l'eau sont sans commune mesure. En arrivant à la Cala Rossa on ne peut s'empêcher d'être stupéfait face au turquoise de l'eau, au sable blanc tranchant avec les blocs de tuf entourant la baie. C'est à faire pâlir de jalousie les plages antillaises...

Cala rossa

A l'inverse de l'autre côté de l'île, l'eau est plus agitée, le sable est plus grossier quand ce ne sont pas des galets. Les bords de mer ressemblent plus à la Bretagne avec ses landes, ses sentiers.

 

Nous quittons Favignana plus tôt que prévu afin de s'arrêter à Levanzo en face, puis de rentrer à Trapani avant que le temps ne tourne au vinaigre. Apparemment c'est reparti pour quelques jours de forts vents, nous préférons anticiper pour ne pas être bloqués sur les îles.

Les vacances avec les copains touchent à leur fin, snif ! Le samedi matin nous les raccompagnons au bus entre deux averses et un vent à décorner les bœufs. Très rapidement, le vent d'ouest souffle, s'installe dans un bon 8 beaufort et y reste...

De retour au port, nous retrouvons Rebecca et Eamon qui nous invitent le soir même à boire l'apéro. Durant la soirée, je me rends compte que mon anglais progresse et même s'il n'est pas très correct, je me fais comprendre sans grandes difficultés. C'est un exploit, vu mon appréhension à parler cette langue depuis des années. Merci les voyages!

 

Dimanche 16 – Vendredi 21 Mai

 

Le vent d'ouest ne s'est pas calmé, au contraire. Les quatre premiers jours, il n'est pas descendu en-dessous de 35 nœuds. Le cinquième nous avons eu une accalmie de quelques heures puis c'est reparti comme en 40 durant les deux jours suivants.

Autant de vent pendant une semaine a fini par nous taper sur le système, nous avons eu une pensée émue pour Brassens.

Nous passons pas mal de temps avec Rebecca et Eamon. Nous nous reconvertissons en traducteurs afin de les aider à communiquer avec le soudeur sicilien qui refait leur balcon. La situation était assez drôle : Isodoro me parlait en italien, je traduisais en français à Manu qui traduisait à son tour en anglais pour nos amis irlandais.

 

D'autre part, nous préparons Chrysor pour traverser vers la Sardaigne : avitaillement, achat de cartes nautiques, plein d'essence...Cependant le temps n'est toujours pas clément et nous commençons à envisager d'autres plans pour remonter vers la France. Le vent étant ouest ou nord-ouest nous ne pouvons nous rendre directement en Sardaigne : on l'a encore dans le nez. De plus la mer est très agitée et va mettre quelques jours pour se calmer. Même si nous avons enfin une accalmie de 3 jours qui nous permettrait de faire la traversée, nous décidons de partir vers l'est, nord-est.

En effet, les prévisions annoncent une absence totale de vent, avec une mer encore formée et nous n'avons pas assez de réserve d'essence pour faire les 160 milles qui nous séparent de la Sardaigne.

Tant pis, nous allons remonter en passant par les côtes italiennes mais en faisant des grandes navigations nous permettant de couper et de ne pas longer toute la côte ce qui n'aurait aucun intérêt et serait trop long.

 

Publié dans Sicile

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article