Camerota-Anzio
Dimanche 30 Mai
La réparation ayant marché, nous pouvons reprendre notre remontée. Le vent ne souffle pas dans la bonne direction, nous sommes toujours dans des régimes de nord. Nous décidons quand même d'aller à Acciaroli non loin de là, histoire de progresser un peu.
La différence entre l'hiver et l'été est criante. La municipalité a installé des pendilles le long du quai public et de nombreux bateaux y sont amarrés. Des pontons flottants ont été aussi installés et à l'intérieur du village, de nombreux commerces ont ouverts comme dans de nombreuses stations estivales à l'approche de la saison.
Lundi 31 Mai-Mardi 1er Juin
Nous restons à Acciaroli en attente d'une accalmie et surtout d'un changement de direction du vent qui s'évertue à souffler du nord-ouest. Nous rencontrons deux couples de français sympas faisant route pour la Grèce. L'un d'entre eux a réussi à reconnaître de quel type était Chrysor, son architecte et son constructeur du premier coup : étonnant ! Beaucoup trouvent l'architecte mais le type n'est pas très connu. Nous avons donc croisé un fin connaisseur d'Herbulot.
Mercredi 2-Jeudi 3 Juin
Bonne et longue journée au moteur, se terminant quand même par trois de heures de voile soutenue entre Capri et Ischia où nous nous sommes arrêtés de nouveau. Nous avons choisi de retourner à Casamicciola pour des raisons pratiques mais aussi parce que le port comme la ville sont plutôt agréables.
Vendredi 4 Juin
Ayant tellement aimé Ponza, et étant tellement proches, nous voulons y passer une journée à nouveau surtout à la belle saison.
Comme nous n'avions pas eu le temps de profiter de l'île de Ventotene (à mi-chemin entre Ischia et Ponza), nous nous y arrêtons un jour. Le village principal (l'île est très peu habitée) est vraiment magnifique. La vie y paraît paisible, hors du temps effréné et touristique des autres îles Pontines. Un air agréablement désuet y flotte et on se laisse volontiers gagner par la torpeur et la lenteur de vivre des habitants.
Samedi 5 Juin
Nous voilà de retour sur Ponza, au mouillage dans la baie du port. En arrivant, nous avons presque un choc ; le mouillage est rempli de bateaux : voiliers de toutes tailles et de toutes formes, yachts plus ou moins luxueux, bateaux à moteur. Des petits pontons flottants ont été mis en place sur lesquels des dizaines de petites embarcations à moteur ou zodiacs sont proposés à la location. Là aussi, de nombreux bars et restaurants ont ouverts et les terrasses ne désemplissent pas. Normal me dirait vous nous sommes un samedi de juin et il fait un temps extrêmement chaud et radieux.
Nous n'avons pas revu les personnes avec qui nous avions sympathisé il y a quelques mois mais celles-ci vivent de l'autre côté de l'île et ne viennent pas trop dans cette zone durant la période estivale.
Malgré la quantité de bateaux, la musique italo-techno toute la nuit, nous avons passé de très agréables moments. Et surtout cette île restera pour nous, une des plus belles découvertes que nous ayons fait pendant ce voyage.
Ah, oui! Anecdote amusante : nous nous sommes vus offrir du poisson par un des bateaux voisins parce que nous étions le plus petit voilier du mouillage ! Encore un avantage d'avoir un petit bateau.
Dimanche 6 Juin
Nous quittons à regret Ponza pour rejoindre Anzio sur la côte. Nous avançons au moteur espérant avoir un peu de vent avant l'arrivée...Manu, comme chaque jour passé depuis notre départ de Sicile, a laissé traîné son rapala à l'arrière de Chrysor. Et là, l'extraordinaire se produisit...!
A un moment, nous avons entendu la canne à pêche siffler (zzziiiiiiiiiii). Manu a lâché la barre, s'est jeté sur la canne et j'ai repris les rênes du bateau : mettant le moteur au point mort le temps que Manu remonte la bête ayant eu l'imprudence de vouloir manger le rapala. L'imprudente était une bonite ayant complètement avalé le leurre !
Manu l'a occis, levé les filets et c'était parti pour une journée de régalades et de bonheur extasié pour certain.
Après cette merveilleuse prise nous avons eu du vent, et oui! Et sommes arrivés à la voile dans le port d'Anzio, où nous avons retrouvés Sara-Jeanne rencontrée ici-même en octobre dernier. Je vous avez parlé de cette fille travaillant pour l'association Paulus. Association dont le but premier est de faire accéder à la voile tout un chacun et surtout les personnes ayant un handicap, personnes pour lesquelles il est très difficile de pouvoir naviguer.