Sicile

Publié le par isa

 

Samedi 17 avril

 

Matinée active pour prendre le large, et oui plus on reste à un endroit plus on s'étale.

Vers midi, nous sommes fin prêt. Nous quittons les îles Eoliennes, non sans regrets.

Nous faisons route vers Sant'Agata  au nord de la Sicile. Il n'y a pas de vent, ni de mer d'ailleurs et nous progressons assez vite. L'après-midi se passe sous le signe animal puisque nous croisons des dauphins, un banc de bonites, un espadon et une quantité énorme de vélelles. Nous n'en avions jamais vu jusqu'à présent et c'est assez étonnant. Au départ, je pensais qu'il s'agissait de petits morceaux de plastique, ce qui me mettait hors de moi. Afin de vérifier, j'en ai attrapé une avec l'épuisette et cherché son petit nom ensuite dans notre bible de la vie sous-marine méditerranéenne. 

Mais vous devez vous demander ce qu'est une vélelle.

Vénelle 2

Vénelle

 

Il s'agit d'une espéce de méduse communément appelée méduse à voile. C'est une hydroméduse dont le diamètre maximum atteint 8 cm. Elle est composé d'un flotteur (bordé d'un bleu magnifique) surmonté d'une « voile » semi-circulaire transparente. Ne pouvant se déplacer de façon active, elle se laisse pousser par le vent (et les vagues).

Ces petits êtres vivants étranges sont très amusants à regarder. La moindre vague les fait chavirer et il leur faut quelques secondes pour se remettre leur voile au vent.

 

A l'arrivée à Sant'Agata, nous découvrons qu'il s'agit d'un de ces nombreux ports italiens en devenir.

Une baie protégée par un môle, deux pontons qui se battent en duel, quelques barques de pêche et des bateaux de locations tous identiques alignés comme des petits pains. Bien sûr il n'y a aucun service mais les gestionnaires des pontons sont là pour vous présenter la note!

Comme il n'y a pas de poste de carburant, à peine arrivé nous voilà reparti pour faire le plein d'essence (la première station service n'est qu'à 1 km...). Nous avons donc bien dormi ce soir là et sommes vite reparti le lendemain malgré le mauvais temps s'annonçant.

 

 

Dimanche 18 avril

 

Nous partons sous un ciel couvert, nous attendons la pluie dans la journée et elle ne se fait pas attendre. Au bout d'une heure de navigation un crachin s'installe, devient plus dense. Il faut se faire une raison la pluie est là et bien là. Si au moins le vent était avec nous mais non. Il faut croire qu'Eole est resté dans ses îles !

La visibilité est quasi nulle, nous apercevons parfois un ou deux chalutiers, vision fantomatique dans cette brume épaisse. Au moment du repas, une brise d'est se lève. Nous pouvons enfin avancer toutes voiles dehors. La pluie ne nous a pas abandonné, elle s'accroche à nous tel un naufragé à son radeau.

Heureusement Cefalù, notre destination, n'est qu'à 30 milles. Nous l'atteignons dans l'après-midi. Le port est en travaux, les pontons ne sont accessibles. Nous nous mettons donc à l'ancre dans la baie qui est bien protégée (sauf des vents d'est). Notre première nuit est courte, le sommeil perturbé par le tangage de Chrysor, l'alarme de l'ancre se déclenchant toutes les 2 heures et les paquets d'eau qui nous tombent dessus...

 

 

 

Port Cefalù 2

 

Lundi 19 avril

 

 

Au petit déjeuner, nous voyons arriver deux bateaux français, qui se font refouler du ponton et finissent non loin de nous au mouillage. Ils arrivent de Arbatax en Sardaigne, sont fatigués car ils ont eu du mauvais temps durant la nuit.

De notre côté, nous gonflons l'annexe, faisons notre entrainement à l'aviron et partons à la découverte de Cefalù. Le port est au pied d'une colline dominée par un château et des remparts, la ville se trouve derrière ce promontoire. Nous la découvrons en parcourant ses ruelles, nous arrêtant au hasard de nos pas ou de notre vision. C'est une véritable petite perle dont les monuments témoignent des passages de différentes civilisations. Parmi ceux-ci les deux plus marquants sont la cathédrale normande, où trône la représentation d'un magnifique Christ Pantocrator, et l'ancien lavoir public datant du moyen-âge.

La ville est très touristique, ce doit être invivable en été mais à cette saison c'est un vrai plaisir.

 

De retour sur Chrysor, nous sommes invités par nos voisins à boire l'apéro. Nous apprenons ainsi que ces deux couples sont originaires de ...Palavas-les-flots ! Nous restons manger avec eux du thon qu'ils ont pêché en route. Une belle bête pouvant nourrir une douzaine de personnes ! Ils sont très marrants et ont pour habitude de partir ensemble 3 ou 4 mois dans différents endroits de la Méditerranée. Cette année ils se rendent en Turquie.

 

 

 

Mardi 20 avril

 

 

Le beau temps est revenu, le ciel a retrouvé sa clarté bleutée, comme lavé après ces deux jours de lourds nuages et de pluies. Le vent est encore assez fort, nous espérons pouvoir continuer notre route demain. Nous profitons de cette journée pour grimper sur la colline, voir le château, faire le tour des remparts et découvrons du même coup la présence d'une temple grec dédié à Diane.

Avec le printemps, la nature s'en donne à cœur joie : un festival d'odeurs et de couleurs. Nous ramassons encore du fenouil sauvage, achetons des tomates séchées et  mettons le tout à mariner dans l'huile d'olive.

 

 

 

Mercredi 21 avril

 

 

Pour le coup, le vent a complètement disparu, nous partons à Palerme au moteur. En milieu de journée une petite brise arrive et nous pouvons continuer à la voile (ce qui n'est pas plus mal vu le niveau de carburant restant!). D'ailleurs, nous faisons un arrêt à San Nicola l'arena pour faire le plein d'essence.

A l'approche de Palerme, nous croisons de nombreuses barques de pêcheurs ainsi que des chalutiers qui partent en mer. Nous pénétrons dans la baie palermoise avec un superbe coucher de soleil.

L'entrée de nuit dans le port de Palerme est plutôt aisé, ce qui n'est pas le cas pour trouver le ponton où nous voulons nous mettre. N'arrivant pas à le trouver et n'étant pas sûr des fonds, nous décidons de nous poser à une place libre sur le ponton du Club des canotiers, demain sera un autre jour!

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