Ischia-Camerota
Dimanche 14 – Samedi 20 Février
Nous reprenons nos marques sur Chrysor. Nous le réarmons, l'asséchons, faisons quelques modifications suite à nos expériences (mise en place de tendeurs sur les filières pour fixer les voiles d'avant, tentative de faire un pilote automatique avec des tendeurs, simplification de nos prises de ris...). Et puis nous profitons de notre temps libre : lecture, promenades dans l'île... Nous partons soit à pied soit en bus, soit les deux, pour faire le tour de l'île : Ischia Ponte (la presqu'île surmontée d'un château aragonnais), Lacco Ameno, San Angelo (sans aucun doute le plus joli petit port rencontré dans la zone) et, suite à une erreur (merci Manu) le tour de l'île en bus!!! Long mais vraiment superbe.
Dimanche 21-Mardi 23 Février
Hier soir, nous avons vu arriver de nouveaux voisins : un couple d'anglais avec leurs enfants. Nous faisons connaissance avec eux et le courant passe tout de suite. Nous partageons plusieurs soirées en compagnie de Paul et Caroline Fisk et leurs enfants Jack et Grace autrement appelés Our dear Fiskies. Nous vivons avec eux de très très bons moments permettant aussi d'éprouver notre anglais (celui de manu est très bon mais le mien laisse à désirer, même si, à ma grande surprise, j'arrive à me faire comprendre et à saisir le sens des discutions).
Ils ont, eux aussi, pris une année sabbatique mais un peu plus tôt que nous. Ils sont de Portsmouth, reviennent du Sud et remontent jusqu'en Angleterre.
Mercredi 24 Février
Nous quittons nos chers amis, le moment est venu de reprendre la route et de faire naviguer notre petit Chrysou. Direction l'île de Capri. Le temps est avec nous : un peu de soleil, du vent, nous faisons route à la voile. La reprise est sympa mais l'arrivée à Capri l'est moins : le port est hors de prix (40 euros la nuit pour un 7 mètres hors saison!!). Nous nous installons à l'extérieur du port et décidons de ne pas rester pour visiter l'île contrairement à ce que nous avions prévu au départ.
Jeudi 25 Février
Nous quittons l'île assez tôt et prenons la direction de l'est, vers Salerno (nous voulons laisser le bateau pour aller visiter Pompéi). Le départ se fait à la voile, sans soleil mais avec le bon vent. Au bout de 3 heures le vent tombe et nous sommes contraint d' allumer le moteur. Nous n'avons pas de mer mais plutôt une grande houle de 2 mètres de haut : on croirait être sur l'atlantique! Nous arrivons en début d'après-midi à Salerno, nous allons voir au porto turistico qui s'avère être vraiment merdique et même dangereux avec cette houle (pénétrant dans le port où les pontons sont pourris et peu sûrs). Nous nous dirigeons donc vers le port de commerce où se trouve un autre port de plaisance : malheureusement il est fermé (nous ne savons toujours pas pourquoi! personne ne répond sur la VHF quand nous appelons!!). Au moment où nous sommes en pleine réflexion sur les dispositions à prendre, nous croisons un voilier italien et l'interpellons pour savoir où nous pouvons aller. Celui-ci nous recommande un ponton dans le port réservé aux bateaux du coin. Nous y allons, nous faisons refouler. Dépités, nous repartons et croisons en sortant le même voilier qui nous dit qu'il va régler l'affaire et nous dit de le suivre. Ce que nous faisons. Nous nous retrouvons sur un ponton privé, d'un club huppé de voile, en tant qu'invités. Notre hôte nous invite à manger des pâtes sur son bateau (à 17 h!!!) avec ses amis. Nous passons un chouette moment avec Massimo (notre bienfaiteur) et ses amis Constantino (le gynéco) et sa copine Anna (la napolitaine). Je précise tout cela car c'était sujet à taquineries entre eux !!
Hasard rigolo, Constantino nous a appris que la petite ville voisine, Cetara, était jumelée avec Séte (où Chrysor est immatriculé) et que bons nombres d'immigrés italiens y vivant sont originaires de Cetara.
Grâce à Massimo nous pouvons, enfin!, prendre une douche chaude (car je n'ai pas précisé qu'à Casamicciola les douches n'avaient toujours pas été remises en service suite au glissement de terrain ayant mis à mal les installations du port).
Vendredi 26 Février
La journée s'annonce grise et pluvieuse, le vent souffle de trop, nous ne pouvons partir. Je négocie avec les propriétaires du ponton pour rester une nuit de plus (sans problème mais il ne faut pas abuser non plus! Nous n'irons donc pas visiter Pompéi).
Faute de grives nous mangeons des merles... malgré la pluie nous faisons un tour de la ville, de ses églises (nombreuses...) et trouvons même un excellent musée de peinture italienne allant de la Renaissance au XIXème siècle.
Samedi 27 Février
Après avoir bien étudié la météo, nous décidons de partir entre 5 et 6 heures du matin afin d'avoir un peu de vent avant que celui-ci ne retombe complètement. Nous naviguons à la voile une demi-heure puis c'est le début du rien variable! Encore du moteur... la houle est toujours présente, sur notre travers...Autant le dire, cette navigation a été pénible, secoués de toutes parts, pas assez de vent pour contrer la houle...Bon, on a fait avec, pas trop le choix ! Pour passer le temps dans ces conditions nous avons trouvé un jeu : celui de fredonner une chanson que l'autre doit découvrir (donnant le nom de l'interprète et le titre de la chanson. Vous en aurez un extrait d'ici peu...)
Nous avançons quand même assez bien et arrivons vers midi à Agropoli. Ce port est un exemple parfait de la gestion des ports en Italie (en particulier dans le sud). Les ports sont communaux mais la gestion des pontons est laissée à des privés pouvant appliquer les prix et les services qu'ils veulent. Cela donne pour un même lieu des tarifs allant du simple au triple avec les mêmes prestations c'est à dire quasi rien!!!
Nous nous posons où bon nous semble puis je vais me renseigner et faire un tour du port. Il s'avère que nous sommes sur un des pontons les moins chers (merci Madonna...!).
Il y a aussi à l'entrée du port un quai gratuit pour les navires en transit. Cependant un bateau, appartenant à une association ayant une concession sur une toute petite partie dudit quai, a placé ses amarres de telle façon qu'il est impossible de venir s'amarrer à côté de lui!!! Et, nous y attendions, il n'y a ni toilettes ni douches à disposition.
Nous pensions pouvoir aller voir Pompéi d'ici mais le port est trop cher et la gare plutôt éloignée. Mais d'autres sites archéologiques s'offrent à nous heureusement!
La vieille ville d'Agropoli est superbe, nous arpentons les ruelles et tombons sur le château malheureusement fermé, forcément c'est l'hiver et les touristes ne courent pas les rues!! En redescendant, nous croisons le gardien qui nous propose d'ouvrir le château. Nous le suivons et pouvons ainsi faire le tour du site, descendre dans les douves, monter en haut du donjon et admirer la baie.
Dimanche 28 Février
Étant à seulement une dizaine de kilomètres de Paestum nous décidons de nous y rendre.
Paestum ou Poseidonia (ou Nettuno), est-il besoin de vous traduire le nom de cette antique cité grecque occupée ensuite par les Romains? Nous y passons la journée, le site étant tellement immense ! C'est un des plus importants du monde de par sa taille et sa conservation.
De plus la lecture, la traduction et la compréhension des explications du musée archéologique attenant, nous ont pas mal occupés!
Lundi 1er Mars
Nous quittons Agropoli en milieu de matinée. La mer est calme, la météo s'est trompée, nous devions avoir 10 à 15 nœuds de vent mais il n'en est rien, nous cherchons la moindre brise. Nous finissons par arriver à Acciaroli où l'accueil est bien plus sympa. La ville ne ressemble à aucune autre, les maisons sont construites en pierres et galets donnant à l'ensemble un aspect un peu triste et désuet mais non dénué de charme. La ville semble une belle endormie, tranquille, laissant couler le fil de la vie sans se soucier du lendemain. Nous sommes sous le charme.
Caroline Fisk nous ayant donné une nouvelle recette pour faire du pain, à la casserole, je l'essaye et merveille : ça marche!!! Il est beau, il est bon : on a meme fait une magnifique photo de notre apéro ce soir là...
J'ai oublié de vous dire que nous sommes au cœur du Parc national du Cilento et de la vallée du Diano, classé patrimoine mondial de l'humanité et réserve mondiale de la biosphère par l'Unesco. Celui-ci s'étend sur, environ, 3200 km carrés d'Agropoli à Scario sur la côte et de Postiglione à Casaletto Spartano dans les terres. La grande variété de paysages, de végétations et de roches en fait un lieu privilégié pour le développement d'espèces animales. On y trouve, entre autre, des renards, des blaireaux, des sangliers, des loirs, des loups, des loutres et des aigles royaux. En même temps, vu le grand nombre de coins (et recoins!!) ressemblant plus à des décharges qu'à des sites protégés, on peut se demander comment le parc reste ce qu'il est. Car à l'heure où l'écologie et l'environnement sont devenus de tels enjeux politico-économiques, je me demande comment peut-on laisser cette réserve dans un tel état de pollution.
Mardi 2 Mars
Nous continuons notre route vers le sud, la journée s'annonce plutôt agréable. Du soleil, encore du soleil et un peu de soleil aussi..., du vent arrière, la mer un peu agitée mais nous avons assez de puissance pour que cela ne soit pas trop gênant.
Nous pouvons nous adonner pleinement à notre jeu favori de fredonnement de chansons. D'ailleurs, nous avons fini par épuiser nos connaissances, étant même réduits à chanter Dorothée et Chantal Goya (c'est fou ce que le cerveau peut retenir de choses inutiles!!).
En début d'après-midi nous voilà à bon port. La marina de Camerota est petite mais bien équipée et assez bien protégée (nous attendons un gros coup de vent jeudi). Elle a connu son heure de gloire, il y a quelques années servant de base aux bateaux de pêche à l'espadon qui, durant l'été, venaient de Calabre et de Sicile. L'espadon se faisant de plus en plus rare dans cette zone, ces hauts et grands bateaux spécialisés dans cette pêche particulière se sont raréfiés. Et le port se tourne maintenant vers le tourisme nautique.
Mercredi 3 Mars
Et une bonne journée de balade, de découverte des environs de Camerota et de farniente!!!!
Jeudi 4 Mars
Nous l'attendions, le voilà notre coup de vent !! Toute la journée le vent souffle fortement, la mer est très agitée, des vagues venant se briser contre la digue arrivent parfois à passer par-dessus, elles pénètrent aussi dans l'entrée du port ce qui crée un vilain ressac rendant les emplacements désagréables. Nous avons l'impression d'être au mouillage... Et encore, heureusement que le vent est de secteur ouest, nous ne voulons pas savoir ce que cela donne quand le Sirocco souffle!!
Vendredi 5 Mars
Le coup de vent a duré toute la nuit (qui n'a pas été très bonne...).
La pluie s'est installée pensant nous démoraliser. Que nenni ! La ville recèle de nombreuses et excellentes pâtisseries et nous leur avons fait honneur en goûtant à leurs nombreuses spécialités : n, non, nous ne sommes pas gourmands du tout !
Proverbe du jour de Manu : « A défaut de naviguer, autant s'empâter! ».