Atterrissage en Italie....

Publié le par isa

 

Lundi 28 Septembre 2009


Nous partons tranquillement de Miramar en espérant avoir du vent le matin pour passer le Cap Camarat (nous avions remarqué durant les deux derniers jours que le vent soufflait le matin de façon progressive pour s'affaiblir en fin d'après-midi). Manque de pot ce n'est pas le cas, le soleil tape déjà et Eole doit encore dormir.

Un petit clapot, assez pénible, nous accompagne gentiment ; nous décidons de faire route au moteur. Eole se réveille peu à peu, sans vraiment s'établir mais reste orienté à l'Est c'est à dire dans notre nez! Nous faisons nos exercices matinaux : hisser les voiles, les affaler, hisser, affaler...

A l'heure du repas, nos têtes ressemblent à deux citrouilles ayant des problèmes de surdité (un bon vieux moteur 2 temps, il n'y a que ça de vrai!!). Pensant que nos oreilles pourront encore servir, nous arrêtons le moteur et tentons, une fois de plus, de progresser à la voile. Constat au bout d'une bonne heure : nous n'avons progressé que d'un demi mille (900 mètres) et faisons actuellement du sur place face au cap Lardier (qui précède le cap Camarat). Qu'à cela ne tienne allons au moteur, nos oreilles s'en remettrons et nos convictions aussi!

En milieu d'après-midi nous voilà rendu dans le golfe de Saint-Tropez, où nous nous fondons dans le paysage....! Je pense n'avoir jamais vu autant de yachts qui plus est aussi gros. Côté bateaux à moteur on se croirait au bassin d'Arcachon en plein mois d'août...

Après avoir refait le plein d'essence à San-Peïre-sur-mer (où le pompiste est adorable et le port d'une très grande simplicité décalée, fort appréciable), nous nous dirigeons vers la baie de Saint-Raphaël et optons pour un arrêt à Fréjus (les deux villes sont collées). Nous passons devant Saint-Aygulf et avons une grande pensée pour Marion et Olivier.

Fin de journée, arrivée au port tranquille. L'employé de la capitainerie court pour nous indiquer une place, nous devons nous caser dans un trou de souris entre un catamaran et un yacht. J'ai du mal à croire que nous allons y entrer...mais si, les 2,5 m de large de Chrysor sont ridicules devant la taille prévue pour les bateaux dans ce genre de port.



Mardi 29 Septembre


Nous profitons de cette belle journée pour nous balader, aller au marché, recharger en eau et en électricité. Manu passe, une fois de plus, du temps à traficoter le moteur. Nous installons aussi une pompe de cale à bras et fixons avec une bonne et grosse sangle le radeau de survie. Bon, on se fait des petits plaisirs aussi comme manger frais, jouer à La guerre des moutons et au Solino!


Mercredi 30 Septembre


Départ de Fréjus à 8h, nous longeons la côte de l'Estérel, une vraie merveille pour les yeux. Ce massif volcanique présente des falaises recouvertes par de nombreux pins, dont le vert éclatant tranche avec l'ocre rouge des roches. La côte est très découpée et a gardée un côté sauvage, qui disparaît vite à l'approche de la baie de Cannes où les villas somptueuses rivalisent avec les immeubles et infrastructures de luxe. Toute la journée, nous sommes survolés par des hélicoptères appartenant visiblement à des privés et non pas à la gendarmerie ou aux services de secours comme nous aurions pu le croire. Nous apprenons un peu plus tard par Ugo Fritsz qu'il s'agit de navettes effectuant les liaisons entre Cannes, l'aéroport de Nice, Monaco et la Corse.

Mais, me direz-vous, qui est Ugo ? Ugo est un charpentier de marine, ayant longtemps fait partie de Tramasset et qui s'est installé à Antibes il y a un an.

Et que vient-il faire ici? Nous étions arrêtés au poste de carburant du port d'Antibes attendant son ouverture quand ce grand gaillard, étonné de voir un petit bateau en bois arborant, qui plus est, un superbe fanion tramasséen, s'est approché de plus prés et a vu nos trognes.

Contents que nous étions, nous avons bu un café en discutant pendant une heure et chacun est reparti à ses occupations.

Entre temps, le vent s'est levé et nous passons l'après-midi à naviguer sous voiles, au portant, en écoutant du jazz...mais que demander de plus?!! Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...!

Nous atteignons le cap Ferrat en fin de journée et passons la nuit au port de Saint-Jean (du même nom que le cap). Le village comme le reste du paysage est superbe, avec une fois encore de nombreuses villas luxueuses. Les maisons arborent de belles et vives couleurs et le petit port abrite de nombreux pointus niçois (dont la plupart sont en plastiques maintenant!) ce qui ajoute une touche de plus à l'image d'Épinal azurée.



Jeudi 1er octobre


Après avoir dormi comme des loirs, nous repartons à quelques encablures de là, à Beaulieu-sur-mer.

Le port est bien plus grand et ressemble plus à une marina abritant nombre de yachts plus grands les uns que les autres (il ne faut pas oublier que nous sommes à quelques kilomètres de Monaco).

Au ponton d'accueil, nous apercevons tout un banc de castagnoles! Nous n'en avions pas encore vu depuis notre départ.

Comme il fait toujours aussi bon, nous partons à la plage avec maillots, palmes, masques et tubas.

Les plages sont couvertes de tonnes d'algues rejetées par la mer, algues que la municipalité ratisse et met en tas avant de les évacuer. Les fonds sont peu profonds et se partagent entre sable et roche (le tout couvert en partie par lesdites algues). Durant notre exploration marine, nous rencontrons des oblates, des sars communs, des saupes, des girelles communes, des sublets, des holothuries (concombres de mer), des oursins noirs et aussi un très beau poulpe, quelque peu dérangé par notre présence mais qui s'est rapidement caché dans une cavité rocheuse attendant notre départ.

Le poulpe est très prisé dans la région, il est beaucoup pêché, tout comme les bonites qui sont encore présentes en grand nombre (d'après de vieux pêcheurs rencontrés à Saint-Jean).



Vendredi 2 octobre


Pendant que Manu installe de nouvelles serrures à Chrysor, je pars faire l'approvisionnement avant notre passage en Italie. Le plein d'eau est fait, d'essence aussi, nous partons vers San Remo en fin de matinée. Nous longeons la côte afin de voir Monaco, j'avoue être un peu déçue de l'architecture de la principauté.

Hasard heureux, c'est dans cette zone que nous apercevons une sorte d'aileron à quelques dizaines de mètres du bateau. Nous essayons de nous approcher doucement de la bête afin de mieux la voir et la reconnaître mais elle ne nous en laisse pas l'occasion, nous continuons donc notre route sans plus la déranger.

A son allure et à la forme de sa nageoire, nous pensons avoir aperçu un poisson-lune. En effet, il possède deux nageoires (une dorsale et une anale) qu'il agite latéralement pour se mouvoir. L'animal que nous avons croisé avait un déplacement latéral, assez lent ce qui nous fait penser qu'il s'agirait d'un poisson-lune. D'autant plus que l'aspect des nageoires ou ailerons des différents grands poissons présents en méditerranée est bien différent.

Il faut aussi que je précise que nous nous trouvons au cœur du Sanctuaire international pour les mammifères marins en méditerranée (Pelagos). Celui-ci résulte d'un accord entre la France, l'Italie et la principauté de Monaco (la zone s'étend de la prequ'île de Giens à Fosso Chiarone en Italie et descend jusqu'au nord de la Sardaigne). Ce sanctuaire a pour objectif de protéger les cétacés et leur environnement de tout type de perturbations. Il est possible d'aller les observer mais en respectant des consignes ne nuisant pas au bien-être des animaux.


http://www.sanctuaire-pelagos.org/images/CartePelagos2.jpg

Publié dans L'italie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article