Un peu de gastronomie...

Publié le par isa

 

Samedi 10, dimanche 11 et lundi 12


Grande pause à Lavagna. Nous pensions rester deux nuits pour nous reposer, nettoyer un peu le bateau et nos affaires mais la météo nous a poussée à rester deux jours de plus.

En effet, que les sources d'informations soient françaises ou italiennes, on nous annonçait un avis de grand frais à coup de vent de nord ouest force 7 à 8. La décision de rester à l'abri dans le port ne fut pas longue à prendre! Le lundi, après deux jours de temps couvert et de nombreuses averses, le ciel s'est dégagé et en une heure le vent a commencé à souffler de plus en plus fort. Vers 12h, nous avons d'ailleurs vu 4 bateaux en transit se parquer sur le même quai en attente du coup de vent.

Quoi qu'il en soit cette petite halte nous a permis de découvrir Lavagna, qui est vraiment très jolie et agréable pour s'y promener, mais aussi de participer aux Rencontres du pesto !

Le pesto tel que nous le connaissons est celui de Gênes, qui bénéficie d'une Appellation d' Origine Protégée, il est fait à partir de basilic, parmigiano reggiano, pecorino sarde, pignons, ail et huile d'olive. Pour la recette exacte, nous en reparlerons à mon retour! Le basilic est produit partout dans la région, des serres immenses abritent les cultures ; de nombreuses institutions régionales, nationales et européennes soutiennent financièrement cette activité qui est essentielle, d'un point de vue économique et touristique, pour la région.

Nous avons donc passé des heures, en ce dimanche ensoleillé, à goûter différents « pesto », différentes huiles d'olives, à apprendre à faire le pesto à la façon traditionnelle génoise, à manger de la panisse frite (purée de pois chiches), à découvrir les produits locaux...Conclusion de Manu « je viens de découvrir le vrai goût du pesto, il est hors de question d'en manger de l'industriel maintenant ».On devra bien finir celui qui traîne au fond du bateau avant d'entamer l'artisanal!!!

Pour rester dans le culinaire, cela fait deux fois que je fais des graines germées, ça marche toujours aussi bien. J'ai récupéré un doseur en plastique possédant un couvercle, couvercle dans lequel j'ai effectué de nombreux petit trous permettant à l'eau de s'écouler et donc d'éviter le pourrissement des graines. Il faut compter deux-trois jours pour qu'elles soient prêtes à être consommées. Cependant il faut faire attention aux graines que l'on achète. Les boutiques bio proposent des mélanges tout prêts (j'en ai pris un) qui ne sont pas adaptés à cet effet. Les graines proposées n'ont pas le même temps de germination, ce qui est donc problématique quand il s 'agit de les manger (certaines en sont au début du processus tandis que les autres sont en fin). Je pense qu'il est donc mieux d'acheter des graines, céréales séparément et de se renseigner (je doute d'avoir le temps de donner les renseignements nécessaires mais j'essayerai) sur leur temps de trempage et de germination pour faire son choix de combinaison soi même.




Mardi 13 Octobre 2009


Nous avons enfin quitté Lavagna pour longer la côte des Cinque terre (réserve marine) afin d'aller passer la soirée et la nuit à Vernazza. Ce village nous a été conseillé par un suisse allemand connaissant bien le coin et qui estimait qu'il fallait passer au moins une fois dans sa vie par là.



Cette côte étant superbe et les ports peu nombreux nous n'avons pas hésité. Et nous ne l'avons pas regretté.

La région très montagneuse des Cinque terre se trouve entre Sestri Levante et le golfe de La Spezia, historiquement elle était constituée de 5 villages loin de tout que l'on ne pouvait atteindre qu'à pied ou en bateau. Les villages sont construits au bord des falaises abruptes, deux d'entre eux possèdent des ports peu profonds abritant surtout des bateaux de pêche et des barques. Cette zone est connue aussi pour sa production de vin blanc (dont le sciacchetra, un vin blanc doux fruité vraiment délicieux). Les vignes se répartissent sur les pentes raides tout autour des villages et nous avons eu une pensée pour Christophe en imaginant le dur labeur pour travailler cette terre.

Après une visite des lieux et une ascension afin de dominer la baie et avoir une vue imprenable sur le port et la mer, nous sommes retournés sur Chrysor oscillant au gré des mouvements marins. Toute la nuit, nous avons fait comme lui et nous n'étions pas mécontents de repartir le lendemain matin pour retrouver une stabilité (même penchée) en naviguant.



Mercredi 14 Octobre


Lever de soleil sur les Cinque terre, la mer est calme, le vent est présent, nous faisons route vers La Spezia. En deux heures, nous atteignons la pointe ouest de la rade. De nombreux cargos et bateaux de la marine italienne sont au mouillage en attente devant le port. Il fait beau, nous sommes joyeux, Chrysor avance bien, nous devrions arriver à Viarregio dans l'après-midi.

Rapidement, le vent tombe, nous sommes soumis à la houle qui nous secoue car nous n'avons plus assez de puissance pour la contrecarrer. Voulant allumer le moteur pour sortir du chenal d'entrée de La Spezia, nous sommes face à un nouveau problème : le moteur ne marche plus!! Nous essayons par tous les moyens de le faire fonctionner, rien n'y fait. L'ambiance est morose. Nous sommes plus à la dérive qu'autre chose, Viarregio est à 20 milles et vu l'allure à laquelle nous avançons, nous serons rendus à bon port demain matin. Manu tente encore de nettoyer les bougies, de démarrer à la main le moteur et je remplis à fond la nourrice d'essence : toujours rien. Nous optons pour une retraite dans un port plus proche ne sachant pas comment le vent va se comporter. De plus, il s'agit d'un port industriel ayant une large entrée nous permettant de pénétrer sans encombres à la voile.

Cahin-caha, nous nous en approchons. Manu ne démord toujours pas de faire tourner ce moteur ; sa persévérance est finalement récompensée et nous atteignons Marina di Carrara en début d'après-midi. Les gens du Club nautique nous aident à nous amarrer, nous proposent l'aide d'un mécano et nous permettent de rester le temps de la réparation. Manu s'affaire, change les bougies, reçoit la visite et l'aide d'un chauffeur routier (en promenade avec son fils) et réussi à faire tourner correctement cette « maudite » machine. Après l'avoir essayée devant le port, nous décidons de rester pour la nuit. Le port est charmant et assez étrange : situé au pied des montagnes dont est extrait le marbre, le bassin de plaisance se trouve au milieu de grands quais réservés au porte-conteneurs (transportant les minerais des carrières) et des ferries en réparation.

La ville de Carrare est connue pour son marbre (Michel-Ange l'utilisait déjà pour ses œuvres) et toute l'économie de la région est tournée vers cette industrie. Les carrières changent l'aspect des montagnes laissant apparaître le blanc du marbre et donnent l'impression, de loin, de monts enneigés.

 

 


Jeudi 15 Octobre

 

Nous avons acheté de nouvelles bougies pour le moteur (on les a déjà changées au bout de 3 semaines!), histoire de pouvoir voir venir car sans moteur en méditerranée c'est un peu difficile. Nous l'avons bien vu hier, le vent est assez capricieux et on n'est pas manœuvrant à la voile quand le vent tombe complètement et que la mer s'agite (même doucement, on est vite balloté et dérivant).

Pour preuve aujourd'hui. Quand nous sommes partis du port vers 10h30 il n'y avait pas un brin de vent mais de temps en temps des risées (cela se voyait nettement sur l'eau, la mer étant pour une fois quasiment d'huile), nous hissions donc les voiles. A chaque fois, le vent retombait assez rapidement et nous nous retrouvions à avancer à 0,5-1 nœud....une allure de tortue qui se serait foulée la cheville! Mais vers 15h30 le vent s'est levé, a atteint 15 à 20 nœuds (restant rafaleux) et nous avons filé jusqu'à Livourne. En un quart d'heure nous sommes donc passés de un à une vingtaine de nœuds. D'après Manu, il s'agirait de vents thermiques dus à un anticyclone actuellement sur la Sibérie, générant un flux d'air froid basé sur le nord et rentrant en opposition avec la température de l'eau encore élevée de la méditerranée, le tout renforcé par un effet de feun (merci à Yannick pour les infos climatiques) généré par le massif montagneux de la zone (je cite Mister Emmanuel !!).

L'escale livournaise a continué la série ports industriels. Celui-ci est immense tout comme les ferries, cargos et autres porte-conteneurs qui entrent et sortent sans discontinuer. Mais la ville conserve son passé historique, visible de tout le port. Des fortifications longent les quais et les nombreux canaux. De vieux bâtiments côtoient les silos à grains, les grues de chargement et les tours des raffineries.

J'avais un petit a priori en arrivant au port, pensant que nous serions ballotés toute la nuit par les remous dû au trafic et que l'on nous donnerait une place forcément mal positionnée. Et bien j'avais grand tort. L'accueil fut simple et sympa, la place et les douches mises à notre disposition étaient parfaites. Et le coût très bas car, comme l'a souligné l'employé du club nautique « nous ne sommes pas tous des Berlusconi ».

Sinon, le froid « sibérien » est toujours bien installé (le vent glacial qui souffle n'aide pas à se réchauffer) et dans les chiffres du jour j'ai noté les températures à l'intérieur du bateau : 10° à 8h, 16° à 13h, 13° à 21h. Nous sommes en train de réfléchir très sérieusement à un système de chauffage (qui devrait commencer par la récupération d'une tuile mais cela ne suffira peut-être pas pour passer tout l'hiver!).



Vendredi 16 Octobre

 

Nuit la plus froide que nous ayons passé jusqu'à présent, il n'a été aisé de sortir de sous la couette ce matin. Nous ne sommes pas trop motivés aujourd'hui, on va donc faire une petite navigation. Peu après la sortie du port, nous avons compris que l'idée de ne pas trop faire de milles était la bonne.

Le vent est bien établi, il souffle toujours autant, sinon plus et nous nous retrouvons encore au près avec 20 à 25 nœuds de vent. Nous avons été pépères sur le coup : 3 ris dans la grand voile, le foc n°2 (à peine plus grand que notre tourmentin) et avec cette surface de voilure nous avançons quand même à 6 nœuds (ce qui est très bien pour notre vieux Chrysor).

En peu de temps, nous voilà rendus au port de Rosignano Solvay à 13 milles au sud de Livourne.



Samedi 17 Octobre

La météo nous annonce encore un coup de vent de Nord, n'étant toujours pas très motivés nous restons ici pour un jour de plus. Demain nous comptons rallier Piombino ou Portoferraio sur l'île d'Elbe, nous verrons en fonction du temps. Manu s'est racheté du matériel de pêche car il avait tout cassé en essayant de pêcher à Arenzano. Va t-on manger du poisson frais?

Et bien oui! Bon ce n'est qu'un début, on a de quoi faire un apéro pour un mais c'est déjà ça. Pour commencer Manu a attrapé une girelle qui lui a servi d 'appât, ensuite un sar (qu'il a rejeté car il était trop petit) puis deux serans et un saupe, que nous avons mangé en marinade citronnée.

Notre livre sur les poissons ne nous indique pas si ceux-ci sont bons à être mangés mais comme il mentionne les espèces dangereuses à la consommation nous avons tenté de les goûter et ce n'était pas mauvais. Pas de quoi sauter en l'air non plus mais agréable quand même.




Dimanche 18 Octobre

La météo ne s'était pas trompée, en milieu de nuit le vent s'est levé et a soufflé sans discontinuer jusqu'en début d'après-midi. Même en cette belle journée domenicale, peu de bateaux sont sortis.

Journée pêche et lecture encore mais nous n'avons pas mangé de poissons frais cette fois, les prises étaient toutes trop petites.




Lundi 19 Octobre  

Hier soir, nous avions bien écouté la météo mais étant à la limite entre deux zones nous n'étions pas sûr de ce qui nous attendait (j'espérais d'ailleurs que nous serions hors du grand frais annoncé).

Et ben non, il nous est tombé dessus deux heures après notre départ.

La matinée a commencée avec un force 4 qui s'est renforcé progressivement jusqu'à atteindre un bon 6 établi et des rafales à 33 nœuds. Après un moment d'appréhension, le bon sens a pris le dessus et en peu de temps, le foc n°2 (grand comme un torchon à vaisselle) a laissé la place au tourmentin (grand comme un mouchoir). Petite parenthèse : un grand merci à Olivier pour nous avoir prêté son mouchoir!! Les fortes rafales se multipliant, nous avons tombé la grand voile pour ne garder que le tourmentin et juste au mouchoir nous faisions du 5 nœuds!!

Chrysor a avancé ainsi, en père pénard sur la Mare Nostrum, allongeant les milles sans souffrir et sans fatiguer l'équipage...chi va piano, va sanno!

Dans la journée le vent s'est calmé, nous nous sommes arrêtés à Salivoli, face à l'île d'Elbe, étant fatigués par cette journée forte en émotions, sensations et gymnastiques.

 


Mardi 20 Octobre

Aujourd'hui, petite virée. Nous rallions Elbe (12 milles) et comptons y passer quelques jours. Les côtes et l'intérieur du pays paraissent être superbes et nous voulons en profiter pour visiter, faire un peu de marche à pied et aller voir les maisons de Napoléon. De plus, la météo annonce encore pour demain un avis de grand frais à coup de vent sur la zone, accompagné d'orages et de pluies soutenues donc nous allons profiter du beau temps actuel et nous mettre à l'abri.

Depuis 3 ou 4 jours, la visibilité est extrêmement bonne, depuis Livourne nous apercevions le Cap Corse, maintenant que nous sommes à 40 milles de Bastia, c'est toute la façade est de l'île que nous voyons.



Mercredi 21 Octobre

Nous sommes à Portoferraio, principal port d'Elbe, situé au Nord de l'île. La pluie et le vent sont arrivés en milieu de nuit, la baie dans laquelle nous nous trouvons, bien que protégée, est secouée par la puissance d'Eole. Notre place au port est assez confortable. Contrairement aux autres ports italiens, nous ne sommes pas sur pendilles mais sur catways, ce qui rend le bateau plus stable face au clapot généré par les rafales.

Hier après-midi nous avons arpenté les petites rues sinueuses et pentues de la ville et vu la résidence principale de l'empereur.

Si le temps le permet demain nous irons voir sa résidence d'été ainsi que les nombreuses églises romanes, pisanes et les fortifications de l'ouest de l'île.



 

Publié dans L'italie

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C
<br /> Sympa d'avoir de vos nouvelles en ce triste jeudi du mois de novembre, enfermée dans mon bureau, je reçois votre carte postale, et l'envie d'aller lire vos articles...Je m'évade un peu. De notre<br /> côté, tout s'est super bien passé cet été : 2500 kms à vélo jusqu'à Belgrade, traversé 8 pays, et fait de supers rencontres. Un seul regret : 2 mois, c'est trop court! On a remporté le trophée<br /> agenda 21 catégorie citoyens. On est super fiers, on est passé dans plusieurs journaux. On vous laisse la place pour celui de l'an prochain. Allez voir notre blog ... Bises à vous deux,<br /> la famille cyclotouriste<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ouahhh vous me faisez rever!! ça donne très envie de contourner la cote italienne et des en profiter de ses tresors naturels et gastronomiques...<br /> Ici il pleut.....<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Salut les amis!<br /> C'est bon de vous lire.<br /> J'espère que l'automne vous laissera de belles journées de soleil, pour réchauffer le bateau et vous sécher la couenne.<br /> Ici tout roule, on attends nos petits bouts d'ici 3 semaines, ils pèsent lourd, mais la cohabitation se passe au mieux.<br /> Gros bisous à vous 3 (avec chrysor) et au plaisir de vous lire<br /> Bon vent.<br /> Les bigraux.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Rosignano Solvay...!!? Hé bé, j'vous ai perdu sur googlemap, et je vous retrouve à la Marina Salivoli.<br /> Alors "une pendille" (typique de la méditerranée, vu sur le site "lien amis"), est amarrée à une "chaine fille", qui l'est de même sur la "chaîne mère"!<br /> Un catway, ok vu ;o)<br /> Et castagnole c'est un poisson et un village...j'en ai appris dites ce soir...<br /> Bises à tout les deux.<br /> FRed<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonsoir Isa et Manu, Merci pour toutes les infos de votre périple que je suis sur la carte. Est-ce que la pluie vous a rejoint ? Ici c'est le déluge depuis 3 jours... Mais la terre et la végétation<br /> sont reconnaissantes. Bon enfin, ce serait bien que ça se calme aussi. Pour le pesto, je le fais toujours moi-même, mais je me réjouis de découvrir votre recette, car je ne mets que du parmesan<br /> comme fromage. Bonne route et au plaisir de vous lire. Je vous embrasse.<br /> Annie<br /> <br /> <br />
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